GN et performance

Publié le lundi 4 novembre 2013 dans Articles,Slide

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Proposer à vos joueurs de chanter, danser, dessiner, faire une conférence dans un jeu de rôle grandeur nature, ce n’est pas sans conséquences. Les joueurs peuvent prendre peur, ne pas savoir comment s’y prendre. Les organisateurs non plus d’ailleurs. Dans cet article, quelques conseils pour mettre la performance au centre de votre GN.

Si le jeu de rôle Grandeur Nature et le théâtre présentent des similitudes assez évidentes, les passerelles entre ces deux médias n’existent pas assez à mon goût. Tout d’abord, prenons une position radicale : la seule différence qui persiste entre le GN et le spectacle vivant, c’est le rapport au public. Le GN est un théâtre sans spectateur.

Pourtant (que la montagne est belleuh), si vous avez lu le titre de l’article, je compte parler de l’aspect performatif du GN, et pas en mal soyez en assuré. Une performance sans spectateur cela peut paraître un peu insensé. Sauf que non. Le spectateur tel que je l’entends, c’est celui qui regarde, c’est le récepteur passif. En GN, le sentiment d’être spectateur est de plus souvent perçu comme péjoratif : « je suis extérieur au jeu, je suis spectateur ». Dans un GN, nous sommes tout le temps « en jeu ». Même lorsque nous regardons, même quand nous ne sommes pas sur le devant de la scène, nous faisons partie du jeu, et nous sommes inclus dans l’événement performatif.

 

benkei_danseUn public de “spectacteurs”

Dans cet article, je traiterai du sujet en m’appuyant sur deux GN qui n’ont absolument rien à voir entre eux, et où pourtant l’aspect performatif a été le point fort. Le premier, c’est Afroasiatik, organisé par l’association du Four Fantastique en Suisse (organisateurs : Thomas Be et Shub Niggubarth), un Gn de 6h dans un univers kung-fu hiphop déjanté et axé fun. Le second, c’est les Rouages des Mondes : le Sommet d’Odessa, organisé par l’association Cent Balles et un Mars au Moulin de Lavaure en Dordogne (organisateurs : Julien Frehel, Yohm, Beast et Erwan), un GN de 48 h dans une uchronie steampunk de l’année 1920 aux USA et axé diplomatie et congrès scientifique.

C’est quoi une performance ?

Je pourrais éluder assez facilement la question en disant que du moment que dans un GN, nous sommes tous acteurs, chaque acte joué est performance, et ce ne serait pas faux. Mais quand je parle de performance en GN, je pense bien à un acte éphémère, spectaculaire et ritualisé qui marque une rupture. C’est également un acte qui instaure un public, et un rapport acteur/spectateur (les joueurs acceptent ces rôles le temps de la performance), voire actif/passif. C’est un acte qui peut avoir été répété, ou en tout cas, il est prévu dans le temps du GN et c’est un rendez-vous.

La performance, donc, c’est faire devant des gens une action qu’ils attendent que tu fasses.

Ça peut être une action artistique, mais aussi scientifique ou martiale, et plein d’autres trucs encore, ça peut être de la cuisine, un discours politique, ça peut être une arrivée sur le terrain, ça peut être un flashback…

 

marie_curie_champisMarie Curie présente une conférence sur les champignons radioactifs devant la population d’Odessa.

Sur Afroasiatik, l’enjeu pour chaque personnage était de présenter soit un rap, soit une danse, une démonstration d’arts martiaux ou un graf. Sur les Rouages du Monde, chaque scientifique présent s’était vu remettre un powerpoint avec une conférence qu’il devait animer devant le reste du sommet.

Entre show virtuose et dépassement de soi.

Ce qui fait peur dans une performance, c’est que le personnage n’existe plus ou presque. Il devient un alibi d’un acte qui met en avant le joueur. C’est le joueur qui rappe dans Afroasiatik, et c’est le joueur qui fait une conférence dans les Rouages des Mondes. La machine à excuses, celle qui nous dit « c’est pas moi qui échoue, c’est mon personnage », marche très peu dans le cas d’une performance, car c’est notre corps, notre voix, notre talent personnel que nous mettons sur le devant de la scène.

Il y a deux postures possibles face à la performance : faire quelque chose qu’on sait faire ou faire quelque chose qu’on ne sait pas faire. Les deux postures sont risquées.

Si l’on choisit de faire quelque chose que l’on sait faire, on vise l’acte virtuose, le show. Il s’agit de donner aux autres joueurs un spectacle. Sur les Rouages des Mondes, une minorité de joueurs avaient une conférence à présenter, et les autres étaient conviés à regarder. Un groupe de joueurs est donc placé comme compétent pour performer, il y a une attente, mais également du respect pour ces joueurs mis sur le devant de la scène avant même que le GN ait eu lieu. De l’avis général, les conférences des Rouages des Mondes étaient un, sinon le point fort du GN. En plus, les conférences étaient à la fois scientifiques (j’ai appris des trucs) et scénaristiques, puisqu’elles étaient agencées au fil de la journée pour donner des pistes aux joueurs sur le scénario et les relations entre les personnages.

Sur Afroasiatik en revanche, la demande est faite à tous les participants. Le hip hop n’étant pas un genre musical extrêmement représenté dans le milieu des gnistes, tout le monde part à peu près du même point, c’est-à-dire de zéro. Lorsque l’on voit un joueur faire une performance, on sait ce qu’il a dû endurer pour en arriver là, parce qu’on est passé par là nous aussi. Exiger une performance de tous les participants permet vraiment de créer une émulation collective et un respect mutuel. Je pense que pour pas mal de joueurs, ce défi paraissait insurmontable et pourtant tous ont réussi l’exercice, et très souvent brillamment.

 

minamoto_raggaLe grand Minamoto nous donne une leçon de raggadancehall

Donc soit tout le monde en est capable, et dans ce cas on accueille n’importe qui avec bienveillance et respect (on fait confiance à nos joueurs, ce qui est possible, si si je t’assure), soit on donne la responsabilité d’un show à quelques joueurs et dans ce cas on fait attention à bien les choisir.

Conseils pour un GN axé performance (conclusions pratiques)

Cette partie de l’article concernera les GN où tous les participants sont invités à performer. L’objectif est donc le dépassement de soi et l’émulation collective. La première étape, et je commence à penser qu’il s’agit de la plus importante quel que soit le GN, c’est la communication. Oui, tout le monde devra faire une performance. Oui, même si tu sais pas danser/chanter/parler devant un public. Oui, à un moment tu auras un micro et seras seul face à la foule. Non, ce n’est pas négociable.

Dans un GN performatif, il faut clairement identifier ceux qui ne performeront pas. Dans Afroasiatik, il y avait un rôle qui ne performait pas dans le sens spectaculaire du terme, celui de la présentatrice. Le rôle des graffeurs aussi est un peu particulier, puisqu’ils ne graffaient pas en live (pour raison de respect du site) et que les joueurs pouvaient donc choisir de ne pas présenter leurs propres créations.

Une fois que tout cela est clair pour tout le monde, arrive l’étape de la mise en confiance. Cette étape est cruciale. Elle commence durant l’étape précédente en rassurant les joueurs sur le but du jeu : se dépasser et s’amuser. Pas faire un truc de ouf, ni être le meilleur.

La mise en confiance passe aussi par la préparation de la performance. Cela peut passer par un échange de codes et de matériaux nécessaires (les slides pour les Rouages des Mondes, une avalanche de samples pour Afroasiatik). Ce partage en amont est très important parce que non seulement il donne un cadre, mais il communique aussi un niveau d’exigence par la proposition plutôt que par le jugement le jour J.

Les ateliers pré-gn sont également un excellent moyen pour se rencontrer et répéter ensemble. Certains préféreront garder la surprise, d’autres seront rassurés de montrer aux autres ce qu’ils ont préparé, il faut laisser le choix. Mettre à disposition des espaces pour répéter, être présent et à l’écoute pour ceux qui veulent montrer « à l’orga ». Travailler sa respiration, faire des exercices physiques pour se mettre en condition, travailler le corps en scène selon les codes de l’univers convoqué (à l’aide de vidéo et d’exercices.). Une performance collective que tout le monde découvre et pratique lors de l’atelier est un bon moyen de se mettre à l’aise.

 

performance_ds_2Une ambiance posée

Garder le sourire, le respect et la bienveillance tout le long du process. Encourager les applaudissements, un climat d’émulation collective et une bonne ambiance. Ne pas se moquer. Le fait que les orgas performent aussi est une bonne idée, car en faisant cela ils se mettent au niveau des participants et ils donnent le ton.

Et si un joueur se rate ?

Je l’ai dit, bienveillance, respect et bonne ambiance ne tuent pas l’exigence, ni celle des participants vis-à-vis des organisateurs, ni celle des organisateurs vis-à-vis des joueurs, ni celle, et là c’est plus chiant, du joueur vis-à-vis de lui-même.

Performer, c’est prendre un risque. On a préparé quelque chose, on le montre devant les gens et même si eux ne le voient peut-être pas, on sait comment le truc est censé se dérouler. Et là c’est le drame. Le danseur chute, le chanteur fait un couac, le rappeur se trompe de ligne. C’est la catastrophe, pourtant à la maison c’était parfait.

D’abord, il faut toujours donner la possibilité de recommencer. Ensuite, si ça reste en travers de la gorge quand même, il faut parler, débriefer le joueur. Le débriefing sur un GN performatif est très important, car on touche à des choses très intimes et personnelles, le joueur se met en danger (bon, modérément hein, on est pas sur un champ de mines non plus) et s’il considère s’être planté, il aura besoin d’être écouté. Ou pas, mais il faut qu’il sente que la porte est ouverte.

Bref, disponibilité, écoute, respect. La base quoi.

Afroasiatik

par le Four fantastique – http://www.lefourfantastique.org/

Août 2013

Crédits photo : Valérie Bauwens www.bauwenscoaching.com www.pictually.me/valeriebauwens pour les photos en jeu

Olivier Vulliamy pour les photos des ateliers

Les Rouages des Mondes : le Sommet d’Odessa

par Cent Balles et un Mars – http://www.centballesetunmars.net/

Août 2013

Crédits photo : Xavier Barbault

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Lila CLAIRENCE

Rôliste et Gniste depuis 2007, j'organise et joue des jeux de formats très différents. Je suis intéressée par le médium dans sa dimension sociale et artistique principalement, ce qui m'a conduite à fréquenter des milieux nordiques et à m'inscrire à la Larpwriter Summer School en 2013. Titulaire d'un Master de Théâtre, je met à profit mon expérience de metteur en scène pour mes GN, et vice-versa. Je suis curieuse et j'aime remettre mes pratiques en question.

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10 réactions à GN et performance

  1. Merci pour l’article, j’approuve le message! Et juste une petite précision que même ceux qui ne performaient pas “en individuel” étaient quand même supposé participer à la chorégraphie et au refrain rappé du rituel de début, histoire de les obliger à rapper et danser quand même un peu 🙂

  2. Il m’est arrivé de devoir “performer” sur un GN où je ne m’y attendais pas. Inscrit, avec un ami, 15 jours avant le jeu en remplacement de personnes annulant au dernier moment. Il s’agissait de participer à un concours (du genre “concours de l’administration”). Le jour du GN je découvre qu’il s’agit d’une rédaction écrite, exercice caligraphique, mais surtout d’un grand oral devant un jury sur une question philosophique.
    L’idée était excellente, bien menée, itoutitou, mais il y avait une phase “en jeu” de retours critiques des personnages joueurs comme des orgas sur le grand oral.
    S’agissant d’un concours avec une seule place (genre de grand chambellan ou un truc du genre), il y avait un enjeu à détruire le travail des autres par la critique.
    Du fait de ce jeu de sape mal identifié, j’ai été particulièrement marqué par les retours que j’ai reçus. Non parce qu’ils étaient emplis de mauvaise foi, mais parce qu’ils s’attaquaient clairement à mes faiblesses de joueur et non de personnage. La déconstruction de ma performance en s’appuyant sur toutes ses composantes négatives m’a fait particulièrement mal.
    Oui j’y ai appris des choses sur moi, mais je n’étais pas venu pour ça. Si on avait clairement communiqué avec moi là dessus je l’aurais peut être pris différemment et aurait joué dans la même dynamique que le groupe.
    Des années plus tard, sur un autre jeu, j’ai flairé un truc du même genre. Pas préparé, pas communiqué, 3 lignes sur le perso, mais à faire devant tout le monde. J’ai esquivé. Pourquoi ? J’aurais pu le faire. Parler à 100 personnes, je l’ai fait des dizaines de fois au taf comme dans d’autres circonstances. Broder un truc à l’arrache et faire ce qu’on peut, ça ne me gêne pas. Mais là, je n’y suis pas allé, parce que j’ai repensé à ce GN et comment j’avais été sérieusement démonté par 10 personnes.

    Donc : merci pour cet article ! S’il peut permettre de vivre plus intelligemment ce type de situation de jeu (performance), ça sera une belle réussite.

  3. Pas d’accord sur l’effacement du personnage durant le show.
    C’est mon personnage qui fait le spectacle.
    Quand je prends des cours de claquettes pour aller jouer le Chicago, c’est bien pour préparer mon personnage, sans personnage, je n’aurais jamais appris à faire des claquettes, et il ne m’en reste surement plus grand chose d’ailleurs.
    Sur le spectacle du Rêve d’absinthe, ça a été très difficile de préparer le spectacle avant d’avoir les fiches de personnage, tellement la nature de la prestation est pour moi indissociable du personnage.
    Et si ton jeu a une logique, ce que tu proposes pendant un spectacle a une influence directe sur le jeu, que ce soit avant, pendant, ou après, donc je ne vois pas trop à quel moment tu peux effacer le personnage.
    Ton exemple sur les rouages est même assez flagrant, puisque les présentations sont même fournies par l’organisation, on peut donc penser qu’elles participent directement à la construction même du personnage, la présentation doit donc surement être faite avec la passion du personnage, alors que le joueur en aura surement rien à faire.

    Je ne suis pas trop d’accord non plus sur la rupture, le jeu continue pendant la prestation, que ce soit pour l’acteur, ou pour les spectateurs, qui ne sont pas soumis à l’immobilité ni au silence. Typiquement, un prof dans un GN scolaire effectue une prestation. Pourtant, celle ci est loin de créer une rupture dans le jeu, bien au contraire. Les spectacle n’interdit pas l’interaction, je crois.

    Reste que le spectacle implique une grande partie de meta pour les spectateurs, qui seront bien plus tolérants sur la qualité que ce que la simulation leur demanderait.

  4. @Pink : Je pense que ton commentaire appelle une réaction qui dépasse le cadre de la performance. Il me semble utile de communiquer plus généralement en préparation de GN sur le fait qu’il faut garder à l’esprit que derrière le personnage se trouve un joueur, qui peut être blessé par tel ou tel comportement.

    Outre ce rappel, je vois deux outils permettant d’éviter ce genre de problème :
    1/ les mots de sécurité “cut” et “brake” ;
    2/ les ateliers pré-GN permettant aux joueurs de faire connaissance et de nouer des liens de confiance et de respect.

    L’idée n’est pas de supprimer toute critique ou attaque verbale “en jeu”, parce qu’elles peuvent contribuer au jeu, mais de minimiser le risque de dérapage que tu décris.

  5. @Pink : C’est chaud les retours critiques “en jeu”. Je suis de l’avis de Hoog si c’est indispensable pour le jeu, mais sinon j’aurais tendance à dire que les critiques “en jeu” sur les performances c’est risqué en termes de bleed. Genre trop.
    C’est très intéressant ce que tu dis Joris. Je pense que préparer quelque chose que l’on ne sait pas faire d’ordinaire pour un personnage peut effectivement accentuer l’alibi (ce n’est pas moi, c’est mon personnage).

  6. A une moindre échelle, j’ai trouvé ce genre de performances quand j’ai mené des rituels, déclamé des vers pour faire la cour, harangué une armée. C’est ce qui m’a fasciné dans mes premiers GN et ce qui m’a donné le plus de bons moments en jeu. Le fait d’interpréter un personnage donne une bonne raison pour réaliser des choses qu’on ne sentirait pas capable de faire à priori. ça contourne le problème.

    Les revers sont là aussi, mais moins cinglants que ce que décrit Pink. Par exemple, j’ai foiré une messe en bafouillant sur un “je vous salut Marie” et tous les joueurs m’ont pris pour un sataniste…

    J’aime beaucoup donner aux joueurs ce genre scènes de jeu (présenter des contes, faire des cérémonies spéciales…), mais je constate que le dépassement de soi n’est un élément que recherchent tous les joueurs, loin de là.

  7. On en vient à la question fondamentale : pourquoi inclure des performances dans les GN ?
    J’ai le sentiment que c’est souvent pour donner l’occasion aux joueurs de “faire un spectacle”, et que dès lors, on sort du GN le temps de la performance.

  8. Dans le cas d’Afroasiatik, le parce que est double:
    – le jeu est centré sur un battle hip-hop et ses enjeux, donc autant que le battle aie lieu 🙂
    – hors-jeu c’est l’occasion d’exposer les gens à la culture hip-hop et à sortir de leur zone de confort en faisant une performance dans un genre très éloigné des références culturelles classiques du GN.

    Mais oui, j’ai fait des GN Vampire où les perfos des Toréadors avaient pas grand chose à voir avec le schmilblick.

  9. Disponibilité, écoute, bienveillance et respect…que de mots doux à l’oreille !
    Mais il ne faudrait pas que ça empêche les joueurs spectateurs de faire interagir leur personnage librement…
    Un personnage chaotique ou éprouvant de l’animosité envers le personnage performant se devrait au nom du sacré saint RP d’interférer…
    La difficulté réside évidement à ce que le débriefing possède effectivement toutes les vertues nécessaires à rassurer les joueurs, pour les aider à bien faire la distinction entre animosité RP et réelle…
    Aux joueurs donc de discuter ensemble et le cas échéant de s’excusez pour les actions de son perso, de féliciter pour la performance…
    En tout cas, bravo pour cet article qui met l’aspect humain au centre des préoccupations…

  10. Sung, sur le GN Just a Little Lovin cet été au Danemark (je n’y étais pas mais on m’a raconté), il y avait des shows performés par les joueurs. Un des joueurs était en retard pour son show, alors quelqu’un a pris sa place, et l’autre est arrivé au milieu de cette “usurpation”. Il a repris sa place et a joué la vexation jusqu’à la fin de sa performance. C’est un bon moyen de jouer l’animosité selon moi.

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